C'est pas toi, tu as un alibi, tu étais au cinéma ? - Tyler

J'étais dans une fichu salle d'interrogatoire. Un peu dans le même genre qu'on peut apercevoir dans les films. Mais pour le moment j'étais seul. C'était un comble tout de même, moi, Tyler Harper, n'a jamais eu de soucis de quelque nature avec les forces de l'ordre, se retrouve dans une salle d'interrogatoire pour un petit dérapage. Une simple erreur... Mais heureusement que Matthew n'était pas là, il aurait eu tellement honte de moi... Et moi aussi.

C'était une histoire un peu... Pathétique qui m'a amené ici.
J'étais en sorti dans un bar avec des amis. Je ne buvais pas mais j'accompagnais les gars se "détendre" comme ils disaient. Cependant la soirée a tourné à une bagarre de coqs. Je ne voulais pas me mêler à ça mais un de mes potes s'est retrouvé en mauvaises postures et pour le défendre, il est vrai que j'ai du taper un à deux personnes des perturbateurs. Cependant je n'avais pas eu le temps de me justifier que la police avait débarqué et qu'un de ses hommes, pensant que j'étais dangereux m'avait mit un coup de poing pour me "calmer". Ce qui a eu l'effet inverse... Depuis ce geste j'étais énervé et je ne comptais pas me calmer si facilement, ni rapidement.

Puis, après un long moment de solitude dans cette pièce, un homme entrait et se mit à l'aise en face de moi. Il s'installait sur la chaise, tout en me demandant si je savais pourquoi j'étais là.
Je laissais un petit moment après avoir eu le regard rivé sur mes mains un peu ensanglantées à cause de la bagarre.

- Pour vous faire perdre votre temps alors que vous devriez profitez de cette soirée pour être avec vos proches? En toute honnêteté non et je veux partir d'ici.

Ce que me dit le policier me dit me fit de nouveau tilter. C'est pas vrai... Pourquoi? Le type en face de moi semblait vouloir bien jouer avec moi mais surtout avec mes nerfs. Je devais me calmer... Je souffle doucement en fermant un instant les yeux. Détends toi Tyler... Penses à Matthew... Penses à tes soeurs... Ne fais rien de stupide qui pourrait t'éloigner d'eux... Et puis j'étais majeur donc je n'allais pas aller en maison de correction mais en prison. J'ouvris de nouveau les yeux pour positionner à nouveau mon regard sur le policier en face de moi, qui avait l'air de bien s'amuser à me voir ainsi. Je passais aussi mon regard du type à l'aise devant moi à mes mains ayant des tâches de sang.
Le sang de qui d'ailleurs? Pas de mes potes... Pas des types louches qui nous ont cherché des ennuis... Doucement les images se mettent en place dans mon esprit et je peux donner ma version des faits.

Pour ce qui est du sang que j'ai là sur mes mains... J'ai simplement aider mon ami à éviter de se noyer dans son propre sang si je puis dire ainsi.

Je laissais un instant de repos pour regarder autour de moi. Dieu que cet endroit pouvait me refiler les chocottes... Plus vite je serais sorti, plus vite je prendrais une douche pour me retirer ce fichu sang que j'ai sur les mains.

Je n'ai fait fait que défendre un de mes amis qui allait se faire agresser... Il était sonné, à terre et j'ai donné un coup à son agresseur pour qu'il ne le vise pas... Est-ce un crime de vouloir sauver ses compagnons?

Je jouais nerveusement de mes doigts, essayant de retirer ce fichu sang qui me foutait les pétoches.

Je ne pouvais pas prétendre que ce policier me croit sur parole. Je le sens... Il me cuisine un peu malgré qu'il dise qu'il me "croyait". Il me demandait alors de tout lui raconter, tout en m'avertissant que dans une autre pièce se trouvait le mec qui a reçu mon coup de poing. Donc, comme je pouvais l'imaginer, mentir n'était pas une option très avisée. De toute façon je ne comptais pas mentir, je n'avais rien de grave à me reprocher et, si je pouvais le dire ainsi, je me retrouve ainsi, la faute à pas de chance comme disent mes soeurs.
Je prenais alors une grande et profonde respiration avant de commencer le récit de cette soirée, de mon point de vue.

J'étais allé dans ce bar avec des amis. Juste pour les accompagner car je n'avais pas vraiment l'envie de sortir. Je les surveillais car je savais que quand mes amis buvaient ça se terminait généralement mal. J'ai passé ma soirée au bar à côté d'eux, sans faire attention à eux, à envoyer des messages à mon petit-ami. Toute mon attention était sur le téléphone, lorsque j'ai entendu des bruits d'éclats de verres. Je pensais que c'était mes potes qui avaient fait tomber un verre mais non. Alors que j'avais le dos tourné, un autre groupe bien plus âgé et plus "menaçants" étaient venu chercher la bagarre avec mes amis bien éméchés; c'était l'un d'eux qui avait brisé un verre pour menacer avec le reste du verre un de mes potes. Je ne suis pas intervenu, pensant que le barman allait les disperser. Cependant j'ai vu un des hommes mettre un coup de poing dans le nez de Jay, un ami un peu bourré, et pour qu'il ne recommence pas et par réflexe j'ai donné aussi un coup de poing à ce type. Puis je suis allé auprès de Jay et j'ai tenté de calmer les effusions de sang mais il saignait tant que mes mains en étaient recouvertes. Puis alors que je le maintenais à l'écart la police est arrivée.


Pour ce qui était des messages envoyés à Matthew, le policier pourrait facilement trouver les preuves de ce que je raconte dans mon téléphone.

Le policier devant moi était enclin à me croire. Il le fallait car je ne disais que la stricte vérité.  Le type me dit alors que malgré la bonne intention derrière mon geste, ça aurait tout de même pu finir mal pour moi. Par chance, il semblait être plus favorable à un simple avertissement, en me faisant une petite morale au passage. J'hochais de la tête pour lui montrer que j'avais bien entendu mais aussi bien compris ses mots.

Par la suite je remarquais aussi qu'il demandait à ses collègues des trucs pour faire des analyses afin de vérifier mes propos. Qu'il le fasse... Il verra que c'est vrai et qu'en plus de cela, que je n'ai pas consommé d'alcool, ce qui aurait pu altérer mon histoire. Non j'avais déjà quelques problèmes avec ma gestion de la colère mais si en plus je devais gérer ça avec de l'alcool je crois que ce soir j'aurai pu faire bien pire que de défendre mon ami.
Alors il revint vers moi en me demandant alors si j'avais connaissance des raisons pour lesquels l'autre groupe "d'abrutis" nous avait porté un coup. Je réfléchis un instant en essayant d'aussi me souvenir des visages des autres mecs qui étaient dans la bagarre de ce soir.

J'en suis pas sûr à 100% mais, à ma connaissance non. Du moins pour ma part je n'en connaissais aucun. Après je ne sais pas si mes amis avaient quelques affaires que ce soit avec eux. Ils ont plus du genre à se foutre dans des cas pas possible... Comme piquer une petite amie ou voler un truc à l'autre. Mais bon... Ce que j'en dis... C'est que l'alcool a du réveiller quelques rancoeurs.

Le policier eut des paroles sages concernant la question de l'alcool. Il avait raison, par chance je n'avais pas bu autant que le reste de mes amis,justement car je savais que j'aurai dû leur porter secours à un moment ou à un autre. Mais bon, je ne pensais pas devoir en arrivé jusque là. Puis une question de plus vieux fit froncer les sourcils du plus jeune. Certes ses amis n'étaient pas parfaits mais ils étaient ses amis, sa bande de potes qui ne l'avaient jamais jugé, ils s'aident souvent mutuellement. J'esquissais alors un léger sourire pour montrer ma confiance en mes mots.

Ils ne boivent pas trop, c'est juste qu'en ce moment nous avions eu des examens et du coup ils voulaient juste se détendre un peu. Certes cela n'excuse pas tout, mais... Je voulais juste m'assurer que rien de grave ne leur arrive, on se connaît tous depuis la petite école.

A peine avais-je fini ma réponse qu'un autre angel entrait dans la pièce pour donner du matériel à celui en face de moi. Je tendis les mains, comme demander, pour qu'il puisse prendre le sang quil y avait dessus.
Je me raidis un peu lorsqu'il me dit que mes amis auront quelques possibles sanctions, mais je hochais la tête. Il avait raison et si cela devait les aider à comprendre qu'ils ne devaient plus refaire ça, c'était une décision à prendre. Je ne pus m'empêcher de ricaner légèrement lorsque l'agent de la loi me fit une petite leçon sur mes fréquentations.

Je croirais entendre mes soeurs, mais vous avez raison dans un sens. Ce qui leur arrivera n'est qu'une conséquence de leurs actes et pour cette fois-ci, je ne m'en mêlerais pas...

C'est alors que mon portable sonnait dans ma poche. Je crois savoir qui c'était, c'est le regard légèrement paniqué que je regardais l'angel, je devais répondre au plus vite.

Excusez moi... Mais puis-je répondre de suite à cet appel? C'est important.

J'avais la nette impression que ce mec me faisait quelques remontrances en effet. Enfin il le faisait de manière un peu plus masquer. Mais ce qui m'agaçait un peu plus est lorsqu'il me refusait le droit de répondre au téléphone. Cela m'irritait un peu tout de même bien que je comprenais. J'espérais juste que Matthew ne pense pas que je le trompe à ne pas lui répondre, car je sais qu'il est de nature soucieuse et qu'il est facilement inquiet lorsque le sujet est notre relation. Il n'avait pas une grande confiance en lui et c'était mon devoir de lui faire voir à quel point je tenais à lui.

Je soupirais alors que le policier me demandait que la personne, en l’occurrence ici Matthew, rappellerait. Ça ce n'était pas de mon ressort mais du sien... Et cela me préoccupait récemment. Je me mis alors à répondre des plus simplement possibles.

Ouais... S'il ne s'imagine pas que je le trompe... 


Peu importe qu'il me juge sur mon orientation sexuelle mais je n'ai aucun gêne à parler de cela car pour moi ce n'était juste qu'une question de deux personnes qui s'aiment de la plus simple et la plus pure des manières, l'amour. Mais bon... Avec tout ça et surtout la situation qui se présentait je ne savais pas comment j'allais pouvoir aborder cela avec mon petit-ami. Lui dire que j'étais au commissariat n'était pas une bonne idée, il s'imaginerait des trucs mais lui mentir n'était pas non plus une bonne idée.

Cela me faisait rire, le policier en face de moi avait plutôt raison, mais Matthew était spécial, il n'avait pas confiance en lui et du coup il s'inquiétait souvent lorsque je n'étais pas avec lui. Je crois que tant que nous ne vivrons pas ensembles, il aura toujours cette peur que je m'en aille. Mais bon, malgré le fait que je le rassure constamment, il craignait toujours que d'un coup je ne l'aime plus. Mais cela m'étais inenvisageable pour l'instant. Je décidais de ne pas soulever ce qu'il avait alors dit. 
Par la suite je tendais les mains vers lui pour qu'il puisse faire son travail, tant que je n'aurais plus ce sang dès que je rentrerais c'était le plus important. Je me laverai les mains ou les fourrerais dans mes poches pour que personne ne les voit, surtout pas mes soeurs et encore moins Matthew. J'espère juste que mon copain ne soit pas passé chez moi pour voir si j'y étais. De toute façon, une fois le tout fini je l’appellerai et lui fournirait une excuse. 

Le policier m'indiquait alors quelques règles à cause de l'incident de la soirée. Je haussais les épaules, un ami de mes parents fera bien l'affaire, au vue de leur contact je n'avais rien à craindre. 

J'ai ce qu'il faut en guise d'avocat, et non je ne compte pas quitter la ville d'ici là.  Je sais que je n'ai rien à me reprocher.


Puis il me demandait si je voulais rajouter quelque chose, avant de me proposer de me faire un mot pour Matthew, je ne pus m'empêcher de sourire en faisant un geste amical de la main et me redressant.

Non, je crois que ma seule parole suffira pour dissiper ses inquiétudes. Il n'est juste pas confiant en sa personne. Mais je fais tout pour qu'il se sente bien... Je peux y aller?

Bon j'ai enfin la permission de l'officier de police de quitter le commissariat, tout en faisant un petit passage par l'accueil. Dès que je serai sortie je devrais aller voir Matthew, j'aurai bien aimé aller chercher quelques trucs pour m'excuser d'avoir "ignorer" ses appels mais au vue de l'heure toutes les échoppes devaient être fermées. 

En repensant à tout ce qui s'était passé, j'étais convaincu que je n'allais pas avoir de soucis en dehors; certes mes camarades de soirée n'allaient pas forcément avoir cette chance, mais je ne veux pas risquer ma liberté pour une histoire de bagarre de bar. Surtout si cette histoire risquait de m'éloigner de mon petit-ami.
Je me tournais alors une dernière fois vers le policier.

Merci de croire en mon innocence monsieur. Bonne continuation et en espérant vous revoir, dans un tout autre contexte.

J'esquissais un sourire en me dirigeant vers l’accueil. Après avoir régler quelques trucs, je sortis du commissariat. Après un sms à mes soeurs pour aussi les rassurer je me dirigeais en direction de la maison d'Edwina et Matthew en le prévenant de ma venue.
Je n'aurai jamais cru qu'un jour je puisse être dans ce genre de situation. Cette soirée était vraiment spéciale et je pense que j'y repenserai encore quelques temps.




[Je pense qu'on peut conclure avec ma réponse ]