Dis moi tout où d'abord bah j'te coffre - Matthew F

Des affaires, il en traitait parfois plusieurs à la fois. Ca semblait presque difficile, pourtant ça ne l’était pas tant. C’était tout simple : Noah savait que parfois des affaires ralentissaient, et que de toute façon il ne pouvait pas faire plus. Généralement il ne faisait pas plus de deux affaires et ça lui suffisait pour lui occuper l’esprit. Alors, en plus de l’affaire de drogue qui avançait très bien – des petits abrutis qui pensaient l’avoir alors qu’il y avait une taupe chez eux – il en avait une autre. Une de meurtre, qui était plus grave.
Et de fait, la seconde était ralentie. Pas de preuves, rien, et tout ça était bien dommage.

Noah soupirait alors que son esprit travaillait. Il regardait toujours le même dossier, quand il décida de sortir. C’est là qu’il tomba sur la photo.
Elle était toute simple cette photo. Elle se trouvait sur une affiche. Il l’observa. L’affiche montrait le lieu du crime et quelque chose dessus l’intriguait mais il n’était sûr de rien. Grimaçant il eut la bonne idée de regarder les crédits.

La photo avait été prise par un certain Matthew Foster. Restait à trouver le dit Matthew Foster. Un coup de téléphone, et quelques instants plus tard il se trouvait devant le centre de formation redio où il avait une chance de le croiser.
Parce que le photographe en question ne semblait pas faire que ça de sa vie.

Noah se dirigea vers l’accueil et demanda à le voir. On le dirigea vers la salle où il pourrait trouver l’individu et il s’y dirigea avec l’air déterminé.
Arrivé il vit une personne qui semblait être le formateur.

- Matthew Foster ? Cette photo est de vous ?

Il n’y allait pas par quatre chemins. Jamais. Et qu’importe s’il interrompait quelque chose…

Noah était très sérieux dans sa question, il n’était pas là pour plaisanter, et était prêt à coffrer aussi vite et aussi bien que possible celui après qui il courait. Mais pour ça il fallait que la personne se fasse conciliante, et réponde correctement à sa question.
Pour le moment c’était le cas, vu que l’autre se mit à sourire, confirmant son identité.

Sans attendre, l’angel sortit sa carte de policier, qui faisait parfois peur à certaines personnes. D’ailleurs, Noah ne comprenait pas trop cette réaction. Il ne voulait pas forcément du mal, il n’était pas forcément là pour arrêter, mais les gens se méfiaient de cette carte, ayant trop peur d’être accusé à tort.

- Noah Howell, je suis sur une enquête qui nécessite une information sur votre photographie prise pour l’affiche. Vous avez du temps devant vous j’espère.

Il espérais aussi que Matthew ne soit pas du genre à supprimer ses photos une fois celles-ci utilisées. Même si Noah savait que la plupart des photographes avaient tendance à les garder.
Il resta devant celui qui l’intéressait et lui pointa un bout de la photo :

-J’ai besoin de voir cet endroit de façon plus précise, dans le cadre de cette enquête, je vous demande donc de me la montrer… Et d’autres photos de cet endroit ce jour-là.

Pas sûr que ça lui donnerait quelque chose, mais s’il ne se trompait pas, alors il aurait la preuve qui lui manquait.
Et bien sûr, l’autre avait intérêt à coopérer. Parce que Noah était loin d’être patient.

En un sens, Noah était rassuré que l’autre était tout de même disponible pour un petit moment. C’était toujours galère quand il s’avérait que la personne n’avait pas le temps. Il fallait s’imposer, faire un peu peur avec la force du badge, convoquer à la police, ou dire « oh tant pis je vous suis haha » ou proposer un remplacement.
Mais là c’était plus facile, suffisait de profiter des deux heures qu’il avait devant lui.

Il laissa Matthew Foster se saisir de l’affiche et l’observer. Ce n’était pas une pièce à conviction hyper précieuse et intouchable, bien au contraire…Vu qu’il l’avait récupéré peu avant dans la ville. Il attendit que l’autre fasse un commentaire. Noah savait être patient, parfois, quand ça concernait une enquête.
Mais l’autre ne lui fournis aucune information intéressante, ce qui fit froncer les sourcils le policier qui récupéra l’affiche avec un air presque grognon.

- Je ne peux pas vous donner trop de détails, mais j’ai une affaire de meurtre sur le dos, et le suspect principal… Est sûrement le meurtrier, mais les preuves réelles pour l’inculquer sont disons…Compliquées à obtenir.

Il observa le garçon face à lui. Ce jeune qui vivait sa vie simplement en formant les gens avec leur redio ou en prenant apparemment des photos.
Il avait la vie réellement simple comparé à Noah et tous les mystères qu’il devait résoudre.

- Je sais que l’affiche montre le lieu du crime, mais un détail manque par rapport à ce qu’il y avait durant le meurtre. Et pour être sûr j’aurais besoin de voir des photos de meilleures qualités.

Après, si l’affiche n’était pas suffisante, il trouverait peut-être d’autres photos de ce même lieu. Mais ça lui semblait plus facile de demander des photographies venant tout droit d’un professionnel, disons.

- Donc, vous en avez des photos pour cette affiche ? Ou la photo prise pour l’affiche ? Quelque chose du genre… Ou bien si vous vous rappelez d’un détail du jour où vous avez pris la photo…

Au moins, l’homme était conciliant, et c’était un bon point pour le deux. En effet, Noah fut ravi que l’autre ne rechigne pas à lui montrer les photos, et le policier hocha la tête quand l’autre supposa que l’angel venait avec lui.
Il supposait bien.

Il avança avec lui, en le voyant saluer des gens qu’il ignora totalement. Il n’était pas franchement poli, mais estimait que ce n’était pas lieu à la politesse pour le coup, simplement à observer et à obtenir les données qui lui étaient nécessaires.
Noah avança donc jusque dans le bureau dont il ignora le désordre. Après tout, l’angel lui-même n’était pas un dieu du rangement, et son propre bureau, à force d’accumuler des choses, était aussi en désordre.

- Ca faire plusieurs mois que je cherche un élément quelconque pour l’enquête. C’est pour ça que vos photos me sont essentielles, lui répondit alors Noah quand « l’enseignant » l’interrogea sur le temps de l’enquête : je n’ai pas envie de laisser un criminel en liberté.

En même temps l’inverse aurait été plutôt surprenant.

- Vous avez d’autres photos de ce lieu ? Genre d’autres dates ?

Si ça pouvait l’aider à être sûr de lui, c’était tout bénéfique.