Si je suis suivi, je vais voir quelqu'un [Anya

La psychologue acquiésça. Elle prenait note mentale de le noter dans le dossier. En soit il est vrai que le fait qu' il parle était plus conventionnel. Cependant dans certains cas ce n était pas plus productifs. Parfois les gestes donnent bien plus d information que la parole. Alors elle n avait rien contre passer les séances ici maos visiblement cela tourmentait Lysander.

-Ma fois si cela peut te rassurer nous pouvons faire cela. Cependant ne crois pas que les séances ici ne m apportent rien. Crois moi elle me donne des indications que je ne pourrais avoir en cabinet

Elle désigna du menton le bras endommagé du jeune homme. Nouvelle pouvait évaluer ses blessures d une semaine à l autre et recoupplé ça avec les informations qu' il lui donnait quand il répondait aux questions. Plus la semaine été éprouvante, plus son corps été malmené.

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A la remarque de la psychologue, je l’observais, un peu surpris. Mis à part l’état de mes blessures, que voyais-t-elle d’autre ? Je semblais sûrement surpris, mais haussais les épaules :

- Je ne sais pas trop ce que tu peux voir… Mais là j’ai envie de parler. Et parler en faisant du sport est compliqué. Au pire… On peut alterner. Mais là… Ouais, je veux m’exprimer envers toi.

Et bon sang que c’était un miracle !
- Alors… On peut faire une séance ici, et très bientôt, se revoir ?

Pas que j’étais suppliant, mais j’avais envie. Je voulais lui faire confiance, je voulais lui dire ce que je ressentais.
Je l’avais déjà fait. Au début. Avec mes premiers psychologues ou psychiatres. Mais ce qu’ils me disaient ne m’intéressaient pas. Et puis, j’étais encore trop dans le moment où Abigail était morte. Je l’étais toujours.
Mais… Peut-être moins. Je ne savais pas. Ca dépendait des jours.

[C’est court mais on peut faire encore une transition avec ça XD]

Anya était surprise. Agréablement. Pour une fois il était prêt à se livrer. Il avait besoin de parler. Enfin. Il aller se livrer un peu plus. Peut être avait il enfin commencer à lui faire confiance. Un peu. Son sourire grandit un peu plus bien qu' elle restait pied à terre. Sachant que la tendance pouvait s inverser. Il avait donc besoin d un rendez vous d urgence. Heureusement elle gardait toujours deux créneaux au cas ou un patient en avait besoin. Elle sortit son agenda électronique.

-Je laisse toujours deux créneaux libres pour mes rendez vous d urgences. De 12h30 a 14h et de 18h à 20h et ceux tout les jours. Donc à toi de me dire en fonction de ce qui t arrange

Il ne fallait pas que ça empiète sur ses études déjà difficiles.

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Je l’écoutais me proposer des heures, et l’en remerciais avec un regard. De fait, je savais qu’avec tout ce que j’avais à faire niveau fac de médecine et…combats… J’aurais sûrement plus le temps dans ses horaires là.
Je m’en voulais de m’imposer comme ça, mais elle avait des horaires pour ça, donc je ne pouvais qu’en remercier Anya.

- Demain a 19h ça m’ira.

Demain à 19h je parlerais. Et je n’étais pas sûr de vouloir. Pas sûr d’avoir envie. Mais en même temps je voulais tellement. C’était perturbant.
Angoissant aussi.
Je pouvais presque entendre le rire d’Abigail dans mes tempes, se moquant de mon état, de ma façon de voir les choses.

- Merci.

Voilà. Maintenant on pouvait faire du sport. Je lui montrais que je voulais un minimum de me défouler, aussi nous nous y mîmes sans attendre.

* * *

Le lendemain. La journée sembla s’écouler lentement, comme une sentence. Mais je devais bien commencer, je devais faire quelque chose, et je ne pouvais remettre à demain quelque chose qui pourrait…M’aider ?
M’aider à quoi.
Cela faisait des années qu’exister m’était insupportable.
Je doutais que juste parler à un psychologue y changerait quelque chose. J’avais déjà essayé. J’avais perdu espoir.
C’est aussi pour ça que j’avais finir par me taire, par me moquer, par être sarcastique.

Je ne suivis rien des cours, mes troubles me bloquant en plus de repenser au rendez vous du soir. Je savais qu’à la vitesse où j’allais, redoubler serait inévitable.
Mais je savais que c’était ma faute aussi.
Tu sais tellement bien t’enfoncer
Même pas besoin de trop abuser de mon pouvoir pour t’entendre.
Juste de stresser un peu.
Mais l’heure tourna si vite que je me retrouvais déjà devant le cabinet de la psychologue, et que je frappais pour entrer.
J’attendis. Fit mon arrivée. M’installais. Jouais avec mes mains. Beaucoup.

- Voilà…J’avais dit que je le ferais, je vais le faire.

Etais-je prêt ? Je n’étais pas sûr.
Lâche, lâche lâche !
Lâche sans courage, lâche ce qui domine ton intérieur d’esprit.
Je soufflais.

- …Je vais essayer en tout cas

Tellement de temps, trop de temps. Je devais ouvrir la bouche, ne pas perdre de temps. Le temps, toujours lui.
Ce temps si lent quand j’ai vu ma sœur mourir sous mes yeux. Non. Déjà morte.
Je détestais cette situation.

En fait je n’avais plus envie. Je voulais me lever. Partir. Zut.
Je plaignais la psychologue. La pauvre. Me supporter. Elle n’avait pas besoin de savoir que j’existe… Je ne la méritais pas.
Je ne méritais pas d’être soigné.

Alors que je m’apprêtais à commencer à parler, je fus coupé dans mon élan. Tant pis pour moi, il fallait croire que je ne pourrais pas aller jusqu’au bout de toute façon. Pourtant, maintenant que j’étais prêt, j’étais surtout prêt à tout lâcher en fait. Tout.
Comme ça je n’aurais plus à en reparler. Je n’aurais plus à tourner en rond. A devoir redire. Que je suis morte. Voilà. Tu sais même le dire mieux que moi.

J’entendis Anya me parler de ce qu’il s’était passé. C’est vrai qu’il y avait eut l’explosion avec l’orbe, et tout ce qui allait avec. Je l’avais vu rapidement, mais je n’avais rien dit. Nous n’avions pas eut le temps de discuter. Sa question me fit tiquer. Je haussais les épaules.
Je ne pensais plus pareil depuis que mon existence avait peut d’importance.
Si je venais à mourir de mon utilisation de l’uredium, tant mieux.
Après tout, ça avait déjà ravagé ma cervelle.
Tant pis.

- Je ne sais pas…

Je ne savais pas trop quoi dire là-dessus. Il y avait eut tellement de choses en même temps que ma concentration s’était perdue d’un seul coup. Je ne savais même plus ce qu’elle faisait. Du moins, je l’entendis me parler de son rêve d’enfant. Et de son redio.

- Je ne sais pas…Quel est ton redio en fait. Je n’ai pas eut le temps de voir. Mais…

J’avais trouvé le moyen de commencer. Je crois. Lance toi, sinon tu vas exploser
C’est vrai. Mais j’explosais déjà.
Je soufflais un coup.

- Petit, je rêvais de faire exactement comme ma sœur…. Je me permets de commencer comme ça. Je…Sais pas si je vais trouver les mots ni tout mélanger maintenant qu’on à reparlé de ce qu’il s’est passé à l’hopital mais…

Je fermais les yeux. C’était comme si, de cette façon, je ne voyais pas ce qu’Anya pensait. Je ne voulais pas savoir.
Pas cette fois.

- Quand y a eut l’uredium, je rêvais que d’une chose. En consommer, et que ça me tue sur le champ. Je savais pas si c’était possible. Je me disais que ça serait plus efficace. A la place, ça a fait l’inverse. J’ai pu guérir. J’ai pu me guérir aussi.

Silence, léger, je reprenais mon souffle. Je gardais mes yeux fermés, et j’ignorais ce que pouvais dire l’illusion de la voix de ma sœur.

- A la place, j’ai aussi perdu en mental, poursuivis-je avec un ton amer, un sourire du même ton au coin des lèvres : plutôt que de mourir je me suis juste détruit. Mais je n’ai jamais été capable de me tuer. Pourtant…J’en ai envie. Mais ma sœur le dit elle-même : je suis trop lâche.

J’avais déjà l’impression de m’égarer.

- C’est pour ça que moi j’ai…Bougé. Je me disais que l’orbe pourrait me tuer quitte à faire. Tant que je sauvais ce qu’il y avait autour. Parce qu’il n’y avait pas que toi. Il y avait les autres. Je ne voulais pas partir en héros, juste… Que plus personne ne meurs et que je survive avec l’impression que c’est de ma faute.

Je revoyais le corps mort d’Abigail. J’entendais mon cri. C’était ma faute. Pourtant ça ne l’était pas. Pourtant. Pourtant.
Avec des pourtant, on pourrait refaire le monde. Et ce, même si ce n’était pas la bonne expression. Mais ça n’avait pas d’importance à cet instant

- Ma sœur est morte sous mes yeux et je n’ai pas pu la sauver. Et juste avant on en parlait. Et j’ai l’impression qu’en échange moi je dois vivre sans en avoir l’envie. L’uredium, l’orbe, rien ne semble vouloir me tuer. Même pas les coups que je me prends.

Ce n’était pas ça que je sortais aux psys d’habitude. Mais je crois que là, j’avais changé de sens. De point de vue.
Je rouvris mes yeux. Je sentais ma gorge se tordre. J’avais l’impression que mes yeux étaient en feu. Et je ne sentais pas la force de retenir et encore moins de cacher les larmes qui commencaient à couler.

- Je ne sais même pas pourquoi je continue de me guérir. Je ne comprends pas pourquoi je viens vous voir en plus. Les psys ne peuvent rien faire à ce que je suis : ça fait longtemps que je ne veux plus être là.

Et l’admettre comme ça n’était pas une libération. Juste un fait.

- Je suis juste trop lâche pour mourir de moi-même.

Anya écoutait Lysander avec attention. C était plus que tout ce qu il avait pus dire á présent. Comment pouvait on être insensible à ce genre de témoignage? Ce n était pas possible. pourtant, il fallait bien. Il fallait rester professionnelle. Ne pas laisser l affect jouer sur ses actes. C est ce que l on demandait du un médecin. Qu importe sa spécialité. Même si cela pouvait être délicat.

Ce qu'il lui disait là, n'était pas dans son dossier. Elle le savait pour l'avoir lu des centaines de fois. Elle savait aussi qu on ne pouvait rien faire quand il s agissait d effet secondaire du rédio. Elle était quelques peu soulagée qu il n est pas vu son redio. Elle préférait que l on ne fasse pas le lien entre elle et certaines attaques. Surtout pas. Ça ferait de la mauvaise pub.

Lâche? Trop lâche pour mourir? Le suicide était toujours un sujet délicat, souvent abordé dans les cas de dépression. Mais dans le cas de Lysander, ça mettrait fin aux tortures qu il s auto-infligeait. N étais ce pas plus courageux de se condamner á une vie de souffrance que tout simplement mettre fin á tout ça? Aux voix, aux remords, á cette haine qu il se voue á lui même.
Il était légitime de penser que beaucoup auraient sauter à la place du jeune homme.

C était la perte de sa soeur l élément déclencheur, son pillier, son modèle. Avait il seulement conscience que ce n était pas vraiment elle qui lui parlait? Elle se sentait tellement impuissante. Toute les solutions que lui offraient sa profession pour venir en aide au jeune homme étaient vouées à l échec. Elle ne pouvait offrir qu une écoute attentive. Et son redio ne lui permettait pas de régler le problème. Pas cette fois.

- Tu es juste humain. c est l instinct de survie. Qui te pousse à rester en vie. Mais tu as raison. Mis a part t offrir une écoute, je ne peux rien faire. Parce que l Uredium à une grande part de responsabilité dans les troubles dont tu souffre. on paie tous une contrepartie aux pouvoirs qu il nous octroie. Je suppose que plus le redio est puissant, plus le prix est élevé... Je ne pense pas que tu sois lâche. Si tel été le cas, tu ne te serais pas dévoué à attraper l orbe. Qu importe les motivations qui pouvaient t y pousser

Anya ne supportait plus aussi bien que jadis le Soleil, mais ce n était rien face à ce que Lysander vivait. Dans son cas c est juste de la torture.


-A l évidence, on nous cache énormément de chose sur l uredium. On ne voit qu une partie de l iceberg

J’écoutais ce qu’elle avait à me répondre. A tout ça. Je l’écoutais et elle me parla de l’instinct de survie. Etait-ce normal pour quelqu’un qui voulait à ce point disparaître, d’en avoir encore un ? Je ne savais pas.
Je n’avais pas envie qu’il existe, parce qu’au fond de moi, au moins mentalement je voulais juste mourir. Disparaître et laisser le monde en paix. Ma mort ne changerait pas grand-chose. Je rendrais triste quelques amis un petit temps et puis voilà.

Anya reconnu elle-même ne pouvoir rien faire et je ne l’en blâmais pas. Déjà en parler était un miracle, et ça montrait que je pouvais lui faire confiance. De toute façon, personne n’avait jamais rien pu faire à tout ça.

Seulement, sa dernière phrase m’intrigua. Elle supposait que je n’étais pas si lâche. Parce que j’avais attrapé l’orbe.
Mais je l’avais fait pour mourir. Est-ce que ça voulait dire qu’à présent j’étais assez fort pour me tuer ? Mouais. J’en doute.
Même Abigail était sûr que j’étais encore un lâche.

A la dernière phrase de la psychologue je fis un sourire. C’était un sourire amer. J’imaginais que ce que j’allais sortir allait être horrible. Au pire on s’en fiche, si elle a peur pour toi ensuite. Tu l’as prévenu.

- Alors j’espère que l’uredium, chez moi, m’atteindra et finira ma vie.

Je décidais d’ailleurs de poursuivre dans ma lancée :

- Je fume aussi. Je bois quelques fois. Et vous savez très bien ce que je fais au-delà de mes études. Si je fais médecine, c’est pour sauver, et si je ne rejette pas mon redio c’est pour la même raison. Mais je ne me sauverais jamais moi.

Je l’observais :

- Alors avec tout ça, pourquoi continuez-vous de vouloir me voir ? Vous ne me sauverez pas. Personne ne le peut. Parce que je n’en ai pas envie. Parce que je veux juste disparaître et que j’estime qu’il n’y a plus rien qui me retient.

Et qu’importe si certains me traitaient d’égoïste.

Enfin, après ces mois de séances au maigres résultats, on arrivait au moment ou Lysander vidait son sac. ça n'allait pas changer la vie du jeune homme, certes. Il ne voulait pas aller mieux. Il le disait lui même. Il acceptait son sort ou se punissait lui même, d'un certains point de vue. C'était frustrant de ne pouvoir rien faire pour lui. En temps que médecin mais aussi en temps que porteur de redio. Les ombres ne serviraient à rien. Mis à part aggraver la situation.

Anya haussait les épaules face à la question en ouvrant la première page du dossier de Lysander

-Il est dit, je cite :"Avoir toujours à portée d'écoute, un professionnel de la santé pour parvenir à m'aider en cas de besoin." Lors de ton premier rendez-vous, tu l'as dit toi même, si tu veux continuer tes études, tu dois consulter

Elle s'appuya un peu plus dans le fond de son siège.

-Si je ne peux pas t'aider à aller mieux. Permets moi au moins de t'aider à pouvoir continuer à aider les autres. On ne va pas parler de tes "attitudes auto-destructrices" . Toi et moi savons pertinemment que ce n'est pas bon pour toi. Et c'est justement ça qui te pousse à le faire.

Elle avait mimer les guillemets. Aider Lysander était quelque part purement égoïste, comme si aider un maximum de patients pouvait faire pardonner le fait qu'elle détruise l'esprit de certains. Au nom de son idée de la justice. C'était le docteur Jekyll et Mister Hyde. Le gentil médecin la journée, bien sous tout rapport. Et le soir, quand la nuit tombe, le monstre. Ou Hannibal Lecter, oui voila, sauf qu'elle ne mange pas ces victimes. Sont seul plaisir est de lire la peur dans leur yeux, percevoir la panique dans leur voix.
Alors oui, "aider" ces gens était purement égoïste, ça façon à elle de se racheter.

Je lâchais un léger soupir, parce que je savais que la psychologue avait raison. Je n’étais pas idiot. Pour continuer à pouvoir aller à l’université de médecine, pour pouvoir terminer mes études, il fallait bien que je fasse attention à mon état mental. Que je ne me laisse pas emporter par celui-ci. Je n’avais pas le choix.

J’écoutais Anya me dire qu’à défaut de me faire aller mieux, elle pouvait m’aider à continuer à aider les autres. Et au fond ce n’était pas plus mal. M’aider à tenir jusqu’à ce qu’un jour je craque sûrement. Mais qu’en attendant j’aide au mieux les autres. Enfin, tu les aides pas vraiment en vrai…Cela dépendait…
Parce que tout bienveillant que j’étais, je savais que viendrais bien un jour où je serais moins égoïste et moins lâche non ?, aussi… Bref, ce jour là, alors… Je m’en ficherais et je partirais.

Sans dire au revoir.
Et peut-être pour cette raison, je lâchais :

- Peut-être que ça peux aider pour les autres. Mais viendra un jour où… Le fait de ne pas aller mieux sera la cause du fait que vous ne me verrez plus.

Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire encore. Toujours un sourire triste, mais une façon de dire qu’un jour de toute façon… Je ne serais plus là.

- En attendant, j’ai au moins dis ce que j’avais sur le cœur. C’est…. « drôle » de constater que vous ne semblez pas essayer de me faire à tout prix aller mieux. Pas comme les autres.

Les autres étaient mieux… Je trouve. Ils t’enfonçaient toujours plus
Je ne ferais aucune remarque, et je me contenta de continuer d’avoir ce drôle de sourire, peu joyeux.

- Du coup, je peux au moins avoir la décence de vous dire que je l’entends là. Elle parle. Parce que…Je… J’étais tellement…Angoissé à l’idée de vous raconter… Parfois ça arrive…Quand j’ai trop de pression.

Je jouais avec mes doigts, déportait mon attention ailleurs.
Ca me semblait toujours être une honte de parler du fait que je l’entendais. Ah bah merci je le prends très bien.. J’avais soudain envie de me lever et de bouger.
Mes jambes commencèrent doucement à tressauter.