Visite au bagne...[PV Karen]

Escondido, cette communauté au Nord de San Diego ne me rappelait pas de réels bons souvenirs. Car c'était dans cette ville que mon père était emprisonné. Il avait été arrêté pour trafic illégal d'uredium, lui et ses "collègues" en fournissaient à des jeunes gens, certains en sont morts n'ayant pas supporter les doses données ou encore à cause d'effet secondaires et redio mal maîtrisé. C'était à cause de tout cela que j'ai décidé de devenir instructeur dans la gestion du redio, pour éviter ce type d'accident. Mon père n'avait jamais regretté son trafic, malgré qu'il nous ait dit qu'il tenait à nous, il n'avait jamais rien fait pour rentrer au plus vite à la maison.
Je me souviens, j'avais à peine dix-huit ans lorsqu'il s'est fait attrapé. Bien entendu ma soeur et moi n'avions pas eu notre mot à dire, nous étions juste là, dans la cuisine lorsque les autorités compétentes sont venues l'embarquer. Je me souviendrais toujours de ce jour: un mardi de pluie, j'étais rentré des cours, je m'occupais des devoirs de ma soeur. C'était moi qui lui faisait l'école à la maison depuis la mort de notre mère. Puis on a frapper à la porte. Mon père a ouvert et la police s'est présenté. Il a tenté de fuir mais les agents ont été bien plus rapides que lui.

Durant la déclaration de sa sentence, j'étais le seul à y être aller. Je voulais protéger Karen de tout cela. J'étais derrière lui au procès, voyant la cour pénale le condamné et les policiers lui les menottes. Il ne s'est jamais retourné pour me jeter un seul regard. Mon père refusait les visites depuis son entrée dans la prison de Escondido, nous n'avons jamais eu les raisons de ce choix de sa part. Vous imaginez que maintenant il doit avoir bien changer. 
La peine avait été très sévère, puisque en plus de sa condamnation à 20 ans de prison, il a fait du grabuge en participant à une mutinerie dans cette même prison... Il doit pas être loin d'une bonne trentaine années à passer... Pour sa chance, comme il nous avait eu jeunes, avec notre mère, il n'était pas si vieux que cela... Sûrement dans la cinquantaine tout autant.

J'étais à présent en voiture avec ma petite-soeur, sur le chemin de la prison. J'étais très nerveux mais n'essayait de ne rien laisser paraître.

Le cours de mes pensées était alors interrompus par la voix de ma soeur. Karen me demandait si cela me faisait quelque chose d'aller le voir. Il est vrai que dès qu'on parle de lui je me renferme, mais ce n'est pas facile d'en parler, enfin pour moi. J'avais "réussi" mon travail en protégeant Karen de l'image désastreuse que j'avais moi-même de notre père. Le fait qu'elle me déclare qu'elle était stressée mais qu'en même temps pas vraiment me faisait légèrement sourire. Je ne pouvais lui en vouloir, nous n'avions jamais eu de véritables souvenirs avec lui. Lorsque notre mère était encore en vie il travaillait d'arrache pied pour ramener de l'argent à la maison, et depuis la mort de cette dernière il n'a fait que de mauvais choix. Et pour pallier à ça, pour que Karen n'en soit pas perturbé c'était moi qui jouait le rôle du papa, je faisais tout pour qu'elle ne se sente pas moins aimer comme certaines personnes pouvaient le ressentir lorsqu'elles étaient loin d'un membre de leur famille. J'étais prêt à tout les sacrifices pour elle.

Mais j'avais décidé que pour répondre à sa question, aucune langue de bois n'allait être de mise.

- Je suis toujours aussi en colère contre lui, depuis le jour qu'il a été arrêté. J'ai voulu aller le voir avant mais il a refusé... Alors tu imagines bien que je me demande bien pourquoi d'un seul coup il décide de nous voir.

J'espérais, qu'en le voyant, je trouverais les réponses que j'attends.

Une fois arrivés sur place, garés et ayant passés les nombreuses sécurités de la prison, nous nous sommes faits emmener dans une petite salle où les familles peuvent parler au prisonnier à travers une vitre pare-balle, des petites trous dans le bas de cette vitre permettaient aux deux parties de pouvoir communiquer librement. Nous nous installions alors que les gardes de la prison firent entrer mon père. Bon dieu qu'il avait changé...

Il avait des cheveux très courts, grisonnant, il avait perdu une bonne dizaine, voire une vingtaine de kilos. Il semblait fatigué, son regard bleu autrefois était à présent presque gris vitreux. Il avait des bleus et des griffures sur les parties visibles de son corps; à croire que les bagarres de prison étaient toujours d'actualité.