Sujet: Petite insomnie et rue croisées - Doraleen 12.04.18 19:12
Petite insomnie et rue croisées
Je passe encore une nuit blanche, une heure sur le dos, deux sur la tranche
Dans mon lit. La nuit. La fenêtre ouverte. Un bruit d’insecte. Juste anodin, presque régulier, mais suffisant pour me faire craquer. Me faisant me redresser, je me laissais à lâcher un soupir long, digne d'un bâillement mais signe d'un abandon. J'avais tout essayé ce qui pouvait m'être conseillé. Jusqu'à compter les moutons qui au fond, avaient été la dernière solution. Mais entre le douzième et le treizième je repensais à ce qui s'était passé avec le redio. Au trentième et trente et unième à ce qui s'était passé avec les fantômes. En fait pleins de pensées parasites, positives ou non, venaient à m'envahir. Ce fut au cent vingt quatrième mouton, quand le bourdonnement incessant me sortit de ma tentative de sommeil, que je rouvris les yeux, me redressant brusquement.
J'avais cours tôt le lendemain et il était déjà minuit et vingt-quatre minutes. En somme, je pouvais clairement dire que l'idée de dormir était ruinée, et qu'il me semblait évident que je serais fatigué au lendemain. Je maudissais un peu ma condition et ce que j'étais mais je n'avais, de toute évidence, aucun moyen de lutter contre ça.
J'aurais pu de nouveau tenter de me plonger dans un sommeil profond, mais j'imaginais que ça ne serait pas la solution. Me levant finalement, je décidais de sortir. Je savais que ça serait loin d'être la meilleure idée du monde, mais du moment que je ne squattais pas les bars, cela irait sûrement. Au pire, je savais courir vite et me défendre un minimum. Ainsi vêtu d'un simple haut blanc, d'une veste vert bouteille et d'un bermuda beige, je me promenais, l'air hagard, à la recherche du sommeil. Le froid m’engourdissait plus qu’il ne me réveillait.
Et moi, j’étais là, au beau milieu de la rue. Au fond, je ne savais pas trop combien de temps j’allais retser là, mais si ça m’occupait. Je ne croisais pas un chat jusqu’à que mon regard en croise un autre. Là je lâchais un sourire. Je crois que je trouvais ça drôle de ne pas être le seul à me promener comme ça de nuit. Je crois même que j’ai ri un peu.