Qu'est-ce qu'une AAAAAAA ?

Date d'inscription : 11/02/2018

Une Avocate Avec un Alcoolique Anonyme Aux Alcooliques Anonymes !

« Bonjour, je m’appelle John et je suis alcoolique. »

« Bonjour John »

Une voix solitaire, soutenue par la suite par un nuage de voix, clamant une politesse, un soutien, une oreille attentive à ce John. La voix de Pete avait fait partie de ce petit groupe, armé tout juste d’une vingtaine de personnes. Il soutenait ce petit nouveau qui faisait son entrée dans ce groupe d’Alcooliques Anonymes, tout comme il avait été soutenu il y a quelques mois, à son arrivée. Oh, heureusement, à travers toutes ces réunions, l’amish avait pu s’apercevoir que l’alcool n’était pas aussi problématique pour lui que pour les autres. Mais peut-être était-ce parce que dans sa communauté, l’alcool y était mal vu et qu’il n’avait eu à faire qu’une seule fois au démon de la boisson. Par faiblesse. Par peur. Par solitude. Mais les autres -bien qu’il n’aimait pas se comparer avec les autres personnes- avaient su lui faire comprendre, le rassurer sur sa personne. Et ils avaient raison. Mais il préférait poursuivre ses réunions. Se retrouver seul avec ce problème, avec cette honte, serait bien trop difficile pour lui. Et il avait été aidé. Une contrepartie était donc obligatoire dans son esprit. Puis pour Pete, c’était là sa punition. Perdre du temps pour lui, en donner aux autres.

L’heure passait, faisant le tour des nouveaux, les mises à jour des anciens, et Pete restait calme, silencieux, dans son coin. Tous savaient qu’il n’y aurait pas de changement chez lui. Ou en tout cas, tous priaient pour qu’il ne retombe pas, n’étant pas « un cas désespéré » comme beaucoup d’entre eux, justement, le disaient. Le modérateur de ce groupe posa son regard sur le brun qui fit son habituel « non », rien à signaler. Comme beaucoup d’entre les membres des Alcooliques Anonymes, il avait son jeton des 6 mois dans la poche, s’amusant avec. Comme d’habitude, la première demi-heure, Pete n’aura rien à ajouter et sa voix ne se fera entendre qu’au moment du fameux « sujet du jour ». Aujourd’hui, c’était « la peur de la rechute ». Et ça lui parla. Car même si l’alcool ne l’attirait pas, il avait cette peur constante, au bar, de se trouver face à cette faiblesse, sous un coup de folie, d’absence de mesure. Alors, quand ce fut à son tour de parler, sa langue se délia. Avec son habituel sourire, bien sûr.

« Pete ? »

« Oui Davis ? »

« Une femme souhaite avoir des renseignements sur le groupe. Je souhaiterai que tu répondes à ses questions. »

« Bien sûr, mais… Pourquoi n’est-elle pas venue à la réunion ? »

« Ce n’est pas une AA, c’est une avocate. »

« Ah ? Bon… D’accord. Elle est où ? »

« On avait convenu d’un rendez-vous pour la fin de la session, va vers le hall et attends-y là. »

Voilà, vous avez toute l’histoire, expliquant pourquoi donc Pete faisait les cents pas, à la fois curieux et mal à l’aise face à cette rencontre, son fidèle café à la main. Il attendait, s’asseyant un coup sur le bord de la table, faisant ensuite la ronde dans le hall, pour finir adossé contre le mur, mordillant bruyamment son verre plastique, faisant résonner les craquements dans la salle vide.

KoalaVolant

Date d'inscription : 28/02/2018

♪ La mer. Azure, translucide, vive. Des vagues qui se cognaient langoureusement contre le sable. Le soleil, qui allait paresseusement se coucher. Le ciel, magnifique, avec des teintes surnaturelles. La beauté. Le calme... la tranquillité. Puis soudain, un bruit.

♪ Oh non... . Je m'étais encore endormie. Après la frénésie du travail, la recherche acharnée des bons contactes, des bonnes informations, des preuves... je m'étais ENCORE endormie. Ça m'arrive régulièrement quand je mets un peu trop de cœur dans mes affaires... (globalement tout le temps, donc). Mais il ne faut pas. Je m'en veux toujours, à chaque fois, car c'est une perte de temps énorme. Et cette fois ci ne dérogea pas à la règle.

♪ Un peu amère de m'être encore faite avoir, je me redressai de ma chaise. Depuis combien de temps étais je en train de dormir? Probablement un moment, pour une fois je me sentais bien. Je regardais l'heure directement à l'horloge numérique de mon ordinateur. 19h24, déjà! . M'extasiant devant ce sommeil volé, je mis un moment à me rendre compte que nous étions le 19 mars. Je bondis immédiatement de mon lit improvisé pour enfiler un manteau et quitter mon appart sur le champ. 19 mars, le jour d'un rendez-vous important qui pourrait apporter des informations précieuses pour disculper mon client. Mon rendez-vous était à 20h.

♪ Une fois n'est pas coutume (comme on dit dans le jargon juridique), je pris un taxi pour ne pas être en retard. Mes finances allait en prendre un coup, mais tant pis. L'affaire passe avant le reste. Et celle-ci était assez commune : un (ancien?) alcoolique nommé John, un cadavre sur les bras. Une femme poignardée, entre la vie et la mort. Plusieurs suspect, mais la défense adverse va voir en John une cible toute désignée. Il a replongé la veille de l'incident, n'a aucun souvenir de sa nuit, et connaissait la victime... Un parfait coupable.

♪ Mais quand j'interrogeai cet homme, je sus qu'il était victime de son addiction, et qu'il était probablement innocent dans cette histoire. Je pus voir avec mon redio son aura, grise, terrifiée, avec des teintes ambrées. L'ambré, je ne sus pas vraiment l’interpréter : peut-être la honte? la solitude? ou alors simplement la couleur d'un alcool... néanmoins, je décidai de croire en l'innocence de cet homme, et de me plier en quatre pour l'aider.

♪ Le taxi s'arrêta, je payai (ouch ça pique), et me dirigeai dans le bâtiment du fond. J'avais pus, par chance plus que par professionnalisme, découvrir que John participait de temps en temps à des séances de soutien chez les AA (ce qui est un bon point pour ça défense). J'avais réussis à obtenir une conversation avec un "membre habitué" pour répondre à mes questions, et c'est bien plus qu'il ne m'en fallait. Je pris un petit bonbon pour booster mon redio (toujours utile dans ce genre de circonstances), et j'entrai dans le hall.

♪ Il n'y avait qu'un homme. Il avait l'air d'attendre depuis un moment. N'ayant pas le courage de regarder ma montre, je me dirigeai simplement vers lui, avec un air que je voulais professionnel :

- Monsieur Warren? Je suis Maitre Takeda, j'aimerai vous poser quelques questions à propos d'une personne qui est venue ici il y a quelques temps, John... ça vous dit quelque chose?